Séminaire MIO - Louise Merquiol, chercheuse post-doctorale AMU MMSH - 14 octobre 2024

Louise Merquiol, chercheuse post-doctorale MMSH AMU, donnera un séminaire le 14 octobre 2024 à 13h00 - Salle Egée, sur .le sujet suivant : Quand l'art dévoile la biodiversité aquatique passée de la Méditerranée.

 

 

Résumé

Dans un contexte d’exploitation durable des ressources naturelles, la communauté scientifique souligne l’importance d’accroître nos connaissances sur l’état écologique des écosystèmes. Les données disponibles se limitent souvent à des périodes récentes (suivis écologiques, 50-100 ans) ou lointaines et fragmentées (zooarchéologie et paléontologie, >500 ans). L'écologie historique, une approche multidisciplinaire, utilise des sources peu conventionnelles, notamment des œuvres d'art, pour analyser l’impact des pratiques humaines et des changements climatiques. Nous avons étudié 384 peintures d'artistes italiens du XVIe au XVIIIe siècle, qui révèlent des distinctions géographiques et temporelles dans la représentation des espèces aquatiques. Ces variations sont influencées par des facteurs socio-écologiques, socio-culturels et techniques, tels que les changements climatiques, l'évolution des techniques de pêche, les préférences culinaires et l’aspect esthétique des espèces. L’art s’avère ainsi une source précieuse pour comprendre les conditions historiques ayant contribué au déclin de la biodiversité aquatique. Cette approche souligne la nécessité d’intégrer des perspectives historiques dans la gestion des ressources naturelles afin d’atténuer les impacts humains et soutenir la restauration des écosystèmes.

Abstract

In the context of sustainable natural resource exploitation, the scientific community emphasises the importance of enhancing our knowledge of the ecological status of ecosystems. The available data often only cover recent periods (ecological monitoring, 50-100 years) or distant and fragmented ones (zooarchaeology and palaeontology, >500 years). Historical ecology, a multidisciplinary approach, employs unconventional sources, including artworks, to analyse the impact of human practices and climate change. We studied 384 paintings by Italian artists from the 16th to the 18th century, which reveal geographical and temporal distinctions in the representation of aquatic species. These variations are influenced by socio-ecological, socio-cultural, and technical factors, such as climate change, the evolution of fishing techniques, culinary preferences, and the aesthetic appeal of species. Art proves to be a valuable source for understanding the historical conditions that have contributed to the decline of aquatic biodiversity. This approach highlights the need to integrate historical perspectives into natural resource management in order to mitigate human impacts and support ecosystem restoration.