Séminaire de Mélanie Grenier (ex post-doc du LEGOS)

23 mars 2020

Titre : Les effets de l’amplification arctique sur les flux de particules et la circulation dans l’Océan Arctique moderne au travers de traceurs géochimiques et numériques
Résumé : Les apports continentaux à l’océan fournissent l’essentiel des éléments nutritifs nécessaires à la réalisation de la photosynthèse, et modulent ainsi l’efficacité de la pompe biologique océanique de carbone. Sous l’effet du changement climatique, ces apports sont amenés à évoluer et modifier la chimie et l’activité biologique marines. Notamment dans les zones arctiques, sujettes à une accélération de l’érosion côtière et où le retrait progressif de la banquise permet une meilleure pénétration de la lumière, stimulant ainsi la photosynthèse. Mélanie Grenier vous présentera les traceurs géochimiques (230Th, 231Pa et Nd) et numériques (traceurs lagrangiens) auxquels elle s’est formée depuis son doctorat pour caractériser, dans le contexte de l’amplification arctique, la variabilité du flux de particules et la circulation dans le bassin Amérindien de l’Océan Arctique. Elle détaillera les résultats qu’elle a obtenu de la comparaison de ses données (2007, 2009, 2011, 2015) à celles de données pré-2000s (Grenier et al., JGR, 2019), ainsi que les résultats de modélisation associés (Yu et al., JGR, 2020). Elle terminera par une présentation du projet de recherche auquel ses études l’ont menée, qu’elle propose au travers de candidatures CR CNRS et ERC starting grant à Toulouse. Son projet s’appuie sur un laboratoire naturel des changements arctiques, la région de l’Archipel Arctique Canadien. Il combine analyses lagrangiennes et géochimiques –dont le développement de traceurs d’échanges continent-océan et glace-océan, 9Be, 10Be et 7Be– afin de mieux caractériser le devenir de la pompe de carbone biologique arctique sous les effets de l’érosion du pergélisol et du retrait de la banquise.
Biographie : Mélanie Grenier a réalisé son doctorat au Laboratoire d’Etudes en Géophysique et Océanographie Spatiales (LEGOS) à Toulouse (France) de 2009 à 2012, avec la géochimiste Catherine Jeandel et la physicienne Sophie Cravatte. Sa thèse a porté sur l’étude de la fertilisation du Pacifique Equatorial, par une approche combinant physique et géochimie. Mélanie a réalisé un premier post-doctorat à Hobart (Tasmanie, Australie) en 2013-2014, à l’ACE-CRC (Antarctic Climate & Ecosystems - Cooperative Research Centre), avec le biogéochimiste Thomas Trull. Ce post-doc a porté sur l’étude de la fertilisation des eaux dans la région du Plateau des Kerguelen. Puis elle a réalisé un second post-doctorat, par le biais d’une bourse Marie Curie, entre l’Université de Colombie Britannique (UBC) à Vancouver et le LEGOS, de 2015 à 2018. Supervisée à UBC par le géochimiste Roger François et la physicienne Susan Allen, elle a participé aux volets physiques et géochimiques du projet GEOTRACES arctique canadien. Elle travaille depuis à la valorisation du large jeu de données arctiques qu’elle a obtenues, en parallèle de ses candidatures au CNRS et à l’ERC